Alice au pays des merveilles - extraits
Quand je lisais des contes de fées, je pensais que toutes ces choses étaient impossibles, et voilà que je suis en train de vivre l'une d'entre-elles ! On devrait écrire un livre sur moi, tiens ! D'ailleurs, quand je serais grande, j'en écrirai un ... Mais je suis grande, en fait, nota-t-elle avec chagrin. En tout cas, je ne vois pas comment je pourrai grandir plus dans cette pièce !
Comme je regrette d'avoir tant pleuré ! s'exclama-t-elle en nageant pour gagner la rive. Ce doit être ma punition, je suppose, que de me noyer dans mes larmes ! Hé alors ! Ce sera un bizarre accident, c'est évident, mais tout est si bizarre, ces temps-ci ...
"Mais je n'ai nulle envie d'aller chez les fous", fit remarquer Alice.
"Oh ! vous ne sauriez faire autrement, dit le Chat : Ici, tout le monde est fou. Je suis fou. Vous êtes folle."
"Comment savez-vous que je suis folle ?" demanda Alice.
"Il faut croire que vous l'êtes, répondit le Chat ; sinon, vous ne seriez pas venue ici."
Et cette fois, il disparut très lentement, en commençant par le bout de la queue et en finissant par le sourire, qui resta un bon bout de temps quand tout le reste eut disparu.
"Ma parole ! pensa Alice, j'ai souvent vu un chat sans un sourire, mais jamais un sourire sans chat !... C'est la chose la plus curieuse que j'aie jamais vue de ma vie !"
-Voudriez-vous me dire, s'il vous plaît, par où je dois m'en aller d'ici ?
-Cela dépend beaucoup de l'endroit où tu veux aller.
-Peu importe l'endroit...
-En ce cas, peu importe la route que tu prendras.
-... pourvu que j'arrive quelque part », ajouta Alice en guise d'explication.
-Oh, tu ne manqueras pas d'arriver quelque part, si tu marches assez longtemps.
La Reine avait une seule méthode pour résoudre toutes les difficultés, petites ou grosses.
-Qu'on lui coupe la tête ! dit-elle sans même lever les yeux.
Le Chapelier ... se contenta de demander :
Pourquoi est-ce qu'un corbeau ressemble à un bureau ?
Veux-tu dire que tu penses pouvoir trouver la réponse ? demanda le Lièvre de Mars.
— Exactement.
— En ce cas, tu devrais dire ce que tu penses.
— Mais c'est ce que je fais », répondit Alice vivement. « Du moins... du moins... je pense ce que je dis... et c'est la même chose, n'est-ce pas ?
— Mais pas du tout ! s'exclama le Chapelier. C'est comme si tu disais : " Je vois ce que je mange ", c'est la même chose que : " Je mange ce que je vois ! "
— C'est comme si tu disais, reprit le Lièvre de Mars, que : " J'aime ce que j'ai ", c'est la même chose que : " J'ai ce que j'aime !
« Elle resta ainsi, les yeux fermés, croyant presque être au Pays des Merveilles, tout en sachant fort bien qu'il lui suffirait des les rouvrir pour retrouver la terne réalité. »
Assise à côté de sa sœur sur le talus, Alice commençait à être fatiguée de n’avoir rien à faire. Une fois ou deux elle avait jeté un coup d’œil sur le livre que lisait sa sœur ; mais il n’y avait dans ce livre ni images ni dialogues : «Et, pensait Alice, à quoi peut bien servir un livre sans images ni dialogues ?».
Elle était donc en train de se demander (dans la mesure du possible, car la chaleur qui régnait ce jour-là lui engourdissait quelque peu l’esprit) si le plaisir de tresser une guirlande de pâquerettes valait la peine de se lever pour aller cueillir les pâquerettes, quand soudain un Lapin Blanc aux yeux roses vint à passer auprès d’elle en courant.