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informations

Autrice : Chloé Chevalier

Editeur : Robert Laffont

Collection : Collection R

Genre littéraire : fantasy

Date de sortie : 2022

Nombre de pages : 416

Prix : 18,50 €

 

résumé

Yvanel est un Héros. Née femme, elle doit, comme ses congénères du Peuple des Bruyères, bander ses seins et cacher son identité aux yeux des Leifa – le peuple dominant des Îles Mauves.
Mais au-delà des querelles qui opposent ces deux peuples depuis la nuit des temps, un danger menace les îles de famine : l’Empire et ses navires qui s’accaparent les baleines.
Bravant les lois de leur archipel, Yvanel et cinq de ses compagnons embarquent à bord d’un voilier pour un périple à haut risque. Leur mission ? Négocier leur avenir.

 

note

3/5

C'était sympa3

SYMPA

 

chronique

J'ai pu découvrir le tome 1 de Loin des îles mauves grâce à la masse critique Babelio Jeunesse et Jeunes Adultes de novembre. Le résumé était intrigant, la couverture incroyablement envoûtante avec de belles couleurs et puis, ça allait parler de baleines donc je ne pouvais que tenter l'aventure ! Et je dois bien avouer que je ne sais trop quoi penser de ce premier tome.

Dans cet univers, trois peuples sont mis en avant : le peuple des Bruyères qui vivent sur les îles mauves (nom donné à cause de la couleur des fleurs), peuplés d'hommes et de femmes, femmes catégorisées en tant que Mère (reproduction) ou Héros (secret, femme travesti en homme) ; les Leifa, des hommes principalement de très grandes tailles, impressionnants, qui vivent aussi dans les îles mauves ; et l'Empire, au loin, sur un grand territoire, des gens plus 'civilisés', sans cesse en pleine expansion. Les Leifa, jadis, étaient un peuple dominant, ils effectuaient des raids chez le peuple des Bruyères pour notamment y capturer esclaves et femmes car les Leifa avaient _ ont _ des soucis de fertilité, leur peuple est en déclin. Aussi, un accord fut trouvé entre ces deux peuples : les Leifa apportaient notamment leur soutien et de la nourriture au peuple des Bruyères et ces derniers acceptaient que certaines femmes procréaient avec eux, l'enfant étant restitué au peuple de son père, et tout cela dans un certain anonymat. Le peuple des Bruyères 'protégea' alors quelques jeunes femmes en les forçant à se travestir, détournant l'accord et créant un secret. Quant à l'Empire, ce dernier ne cesse d'envahir les mers autour des îles mauves, chassant les baleines, changeant les migrations, empêchant les Leifa et le peuple des Bruyères de prélever leur quota pour survivre aux dures conditions de vie. Les îles mauves se retrouvent alors en très mauvaise posture. Un groupe de jeunes gens, Leifs, Héros et Mère, lors de la Sans-Etoiles (une sorte de cérémonie commune) se décident à partir en expédition, expédition pleine de dangers pour confronter l'Empire et faire en sorte que les choses changent !

Ce que j'ai apprécié, c'est que cette quête rapprochent ces anciens ennemis Leifa/peuple des Bruyères grâce à l'amitié, l'amour, l'entraide. Plus de différences, plus de secrets, plus de jugements entre eux au fil du temps et des épreuves. La cohabitation est possible et une cause commune peut tout changer ! Il y a Yvanel, Héros des Bruyères, malmené.e par son identité, qui prendra peu à peu le rôle de chef ; Mirja, Mère, la meilleure amie d'Yvanel qui n'ira pas jusqu'au bout de l'aventure ; Manik, un Leif, le capitaine du bateau, qui entamera une étrange relation avec Yvanel ; Peiders, Leif, un musicien très doué ; Ejner, homme des Bruyères et meilleur ami de Peiders, très doué en plongée ; Très ou Trésor, Leif arrivé au cours de l'expédition, dynamique et découvrant le monde ; Véli et Granite, deux Héros, deux meilleures amies, Véli se verra plus comme une femme alors que Granite se satisfait de sa condition d'homme.

Ce qui est assez fou, c'est que j'ai eu l'impression de lire un mélange fantasy, de dystopie et de nature writing ! Le mélange est étonnant ! L'univers est incroyablement original mais très très compliqué et assez abstrait. L'univers est sombre à souhait : travaux forcés, esclavagisme, viols, violence, massacres, suicides, changer la nature d'un être... Il y a beaucoup de références comme la chasse à la baleine, aux raids, aux vikings... je loue vraiment l'imagination débordante de l'autrice et son travail. L'ambiance était particulière, étrange et ce livre s'est révélé très visuel de par ses descriptions, ses couleurs froides (mauve, bleu, vert, gris). J'ai adoré les thèmes et sujets d'actualité mis en scène par l'autrice. Un côté écologique, proche de la nature, les pratiques qui datent et qui n'ont plu lieu d'être (la chasse à la baleine...), la quête identitaire de chaque individu, la vie en société et ses codes, l'expansion et le progrès...

Je n'ai malheureusement pas eu d'attachement particulier pour les personnages, pas même pour Yvanel, protagoniste principal de l'histoire. Le groupe est pourtant grand, les individus étant très différents les uns des autres, mais non, je n'ai pas eu d'accroche avec aucun d'entre eux mais si je devais en choisir un ou deux qui m'ont plus plu que les autres, ce seraient Manik et Trés. Le roman souffre de nombreuses longueurs, il y a des moments où je m'ennuyais et je commençais même à décrocher de ma lecture, c'est surtout la dernière partie qui a commencé à me perdre sérieusement. Si l'univers est hyper original, il n'est pas évident à aborder. L'entrée en matière a été surprenante mais difficile, j'ai eu du mal à assimiler les notions de cet univers.

En bref, j'ai plutôt bien apprécié ma lecture dans l'ensemble. Ce ne fut pas ce à quoi je m'attendais, j'ai eu de belles surprises et d'autres points se sont révélés relativement négatifs. Ce premier tome est extrêmement particulier et j'ose le dire, pour moi, c'est un ovni littéraire ! Je pense lire la suite, je suis assez curieuse de voir l'évolution des personnages et leurs relations, d'en apprendre plus sur l'univers et surtout de voir si cette saga peut vraiment me plaire dans son entièreté.

Je remercie grandement Babelio et les éditions Robert Laffont (Collection R) pour la découverte de ce roman.

 

 

masse critique

 

extraits

Troublée, je méditai non sans amertume sur l’étendue de mon ignorance. Je m’étais toujours crue savante, parce que je connaissais jusqu’au moindre recoin de mon île, la plus discrète source, le plus humble roc, mais aussi le nom de toutes les plantes, et de toutes les bêtes, sur terre, dans le ciel, sous les récifs. Mais en dehors d’Aryl, comme je m’en rendais compte brutalement, je ne savais rien.