Mangaka : Aki Yamamoto
Traducteur : Djamel Rabahi
Editeur : Glénat
Genre littéraire : manga/seinen
Date de sortie : 2016
Nombre de pages : 248
Prix : 10,75 €
Ocelot, le chevalier aveugle dans l'Amérique avant l'invasion espagnole.
Yuri, le joueur d'échecs russe en pleine guerre froide.
Ena, la chasseuse de baleine du pôle nord.
Trois destins bien distincts pour une seule question : qu'est-ce qui nous fait vivre ? Suivez le combat de chacun de ces trois personnages à travers le globe, hors de nos règles sociales, de la culture occidentale et de la morale judéo-chrétienne. Une belle réflexion sur l'humanité.
3/5
SYMPA
Humanitas est un titre qui m'intriguait énormément, notamment de par son résumé mystérieux et alléchant. Aussitôt repéré dans le rayon mangas de la médiathèque de ma ville, aussitôt emprunté et lu dans la foulée.
Humanitas n'est pas une seule histoire, une seule intrigue. Il s'agit de trois histoires bien distinctes les unes des autres. Je n'ai pas aimé la seconde mais j'ai bien aimé les deux autres. Ce sont trois époques différentes, trois lieux différents, trois peuples différents, trois personnages principaux différents. J'ai eu beaucoup de mal à faire le lien entre les trois intrigues si ce n'est la cruauté de l'homme, la dureté des traditions mais aussi la puissance de l'amour et l'importance de la famille. Les thèmes abordés sont assez durs : viol, sacrifice humain, survie, violence, les différences... Certaines scènes sont crues, m'ont marqué !
Dans la première partie : Ocelot, Amérique Centrale, XV siècle. C'est l'histoire d'Ocelot, un jeune garçon aveugle entraîné à l'art de l'épée depuis sa plus tendre enfance jusqu'à sa treizième année où il lui faudra affronter lors d'une cérémonie son propre frère jumeau Coyotte qu'il n'a jamais connu et qui lui a aussi été entraîné de son côté par le même maître d'armes Neslo, en sachant qu'Ocelot avait peu de chances de sortir vainqueur de cet affrontement ! Un crève-cœur pour le fier guerrier qui considérait les deux garçons comme ses fils !
Dans la seconde partie : Yuri, URSS, XX siècle. Yuri a été déporté dans un camp où il aura la vie dure. Violé chaque soir par un individu après avoir perdu une partie d'échec contre lui, il ne se résoudra pas à mourir pour autant, tenant à sa famille. Un jour, il résoudra un problème lors d'une partie d'échecs très difficile et deviendra le champion de l'URSS. Il a désormais un but, devenir le n°1 mondial, gagnant sur les EU, les adversaires cherchant par tous les moyens à le déstabiliser en lui apprenant qu'ils peuvent sauver sa fille mourante. Yuri devra faire un choix entre sa patrie qui lui aura donné une seconde chance et sa famille.
Dans la troisième partie : Ena. Grand Nord. Un jeune anglais, William, est sauvé d'un naufrage par une jeune femme inuit. Pendant deux ans, il devra s'adapter à sa nouvelle vie plus dure, à la culture de ce peuple et des sentiments naîtront pour la jolie Ena, incroyable chasseuse du clan mais il n'osera jamais lui avouer ses sentiments et il sera retrouvé par l'équipe de sauvetage ! Même cinquante ans après, il n'aura jamais oublié son premier amour !
Les dessins sont vraiment bien, ont beaucoup de charme ! J'ai aimé tout particulièrement ceux des première et dernière histoires avec le côté propre aux peuples mis en avant, le côté ethnique surtout. Il y a des planches superbes d'ailleurs ! Un régal pour les yeux !
En bref, Humanitas se révéla très sympathique ! C'était très intéressant, les histoires étaient plaisantes à suivre bien que dures par moment, ma préférence allant à la première bien que la dernière m'ait beaucoup plu aussi ! Les dessins étaient des plus charmants. Jolie découverte.
"Il existe sur Terre autant de cultures et de coutumes que d'interactions entre les hommes. Mais seule une infime partie de celles ayant existé au fil de l'Histoire se perpétue encore de nos jours."
_ C'est un baleineau. Parfois, un petit s'éloigne trop de sa mère, se perd et finit par échouer sur la côte. Viens!
_ Hein?!
_ Prends ça. On va remettre sa tête à l'eau.
_ Quoi?!
_ C'est ma mère qui m'a appris qu'il fallait "traiter les baleines avec le plus grand respect." Voilà pourquoi je ne laisse quasiment rien lorsqu'on les mange. Ce qui reste, on le rejette à la mer. De cette façon, les baleines se régénèrent et reviennent plus tard pour qu'on les pèche. Les baleines n'oublient jamais les humains qui les ont traitées avec soin. Ce sont des animaux extrêmement reconnaissants.