couv41726888

informations

Autrice : Elina Vincent

Editeur : Robert Laffont

Genre littéraire : contemporain/nature writing

Date de sortie : 2004

Nombre de pages : 286

Prix : 19 €

 

résumé

Au centre du Canada, à la limite de la grande forêt boréale. Allie a quinze ans, et elle est orpheline. Le petit loup a quelques jours, et il est orphelin. Elle nourrit, soigne, cajole la fragile boule de poils terrorisée. Elle l'appelle Rolph. Maintenant, ils se regardent avec tendresse ; même, ils se sourient. Ils ne sont plus orphelins. Une histoire d'amour commence. Qui apprendra la liberté à l'autre ? Au cœur du monde sauvage où elle vit, Allie n'est pas seule : des gens qui l'aiment l'accompagnent dans son aventure. Et même ce garçon venu de France qui, au début, ne comprend rien à l'univers de passion et de grandeur de la jeune fille.

 

note

3/5

C'était sympa3

SYMPA

 

chronique

Les Orphelins du Grand Nord est un roman qui est dans ma PAL depuis 2013, je l'avais déniché à un tout petit prix à Emmaüs et je ne sais absolument pas pourquoi je ne l'ai jamais sorti de ma bibliothèque avant ce début d'année 2022. Je m'imaginais une très belle histoire d'amitié et d'aventure entre une jeune fille et un jeune loup mais elle n'a pas comblé mes attentes malheureusement.

Il ne se passe pas grand chose dans ce roman. Il ne se passe quasiment rien. Tout tourne autour de l'héroïne Aurélie, de sa souffrance émotionnelle, de ses états d'âme. Au bout d'un moment, elle m'a vraiment insupportée sur la fin. Elle souffre énormément, je comprends cela. Mais elle est trop changeante, trop lunatique, borderline, passe d'un extrême à un autre en très peu de temps, c'est un vrai mystère pour ses proches qu'elle repousse une fois sur deux, parfois très égoïste également. J'ai eu ce sentiment de redondance, cette impression de faire du sur place, de ne pas avancer et il y a quand même pas mal de longueurs alors que le roman fait moins de 300 pages. Je n'ai rien à dire sur les autres personnages mis à part Matthieu, lui aussi, bien mystérieux, qui a su être patient avec Aurélie, qui lui a redonné l'espoir qu'elle puisse s'attacher à quelqu'un sans que cette personne ne disparaisse.

Quand on parle d'orphelins du Grand Nord, il y en a 3 en particulier : Aurélie, son petit frère Matty et le jeune loup Rolph, tous ayant perdus leurs parents. Mais ces deux derniers ne sont pas mis en avant, exploités. On sait juste que Matty, qui a perdu ses parents si jeune, voit en Aurélie sa maman de substitution plus que sa tutrice. Et que Rolph n'est qu'une étape vers le chemin de guérison de la jeune fille. J'ai d'ailleurs eu peur qu'elle s'y attache beaucoup trop et qu'elle ne puisse pas se résoudre à lui rendre sa liberté mais du coup, j'ai beaucoup apprécié la fin lorsqu'elle le laisse s'en aller, signe qu'elle est sur bonne voie, que son deuil peut prendre fin, qu'il faut qu'elle lâche prise pour aller de l'avant.

Je m'attendais à une avalanche d'émotions en lisant ce livre, surtout au vu des sujets traités : le deuil, la dépression, la confiance en l'autre, la solitude, les nuisances faites à la faune et à la flore... Mais rien du tout. Rien ne m'a atteint, absolument rien et pourtant, ces aspects sont très bien travaillés, mis en avant. Ce qui m'a le plus plu, ce sont les messages sur l'importance du respect de la nature, des loups, l'implacable beauté et dureté du monde vivant.

L'écriture est jolie et agréable. J'ai senti une certaine maturité dans le style alors que l'autrice n'en avait que 15 ans lorsqu'elle a écrit son roman. Et au vue du pointilleux de son histoire, je me doute qu'il y a derrière un certain vécu. Franchement, je suis admirative de la qualité des descriptions, du style, des sujets traités par une si jeune personne. Chapeau !

En bref, ce fut une lecture sympathique dans l'ensemble mais je m'attendais à tout autre chose, à ce que l'accent soit vraiment mis sur Aurélie et sur Rolph et non pas que sur Aurélie, à ce que je sois émue mais malheureusement, ce ne fut pas le cas, pas à la hauteur des mes attentes.

 

extraits

En mourant, comme à l'instant de venir au monde, nous avons peur de l'inconnu. Mais la peur est quelque chose d'intérieur à nous-mêmes, qui n'a rien à voir avec la réalité. Ainsi mourir est comme naître : un simple changement.

 

Rolph, enfin chez lui, s'élançant comme mû par un instinct indéfinissable, attiré par un appel inconnu, Rolph qui était là, mais plus tout à fait à elle. La nature le reprenait sous son aile, ce petit-fils des loups qu'on lui avait enlevé, qui avait grandi et criait aujourd'hui vers un être grand et tout-puissant pour qu'il lui vienne en aide. C'était comme si le grand hiver, souverain redouté du monde arctique et de ses habitants, l'attirait enfin, avec sa puissance originelle, dans son essence primitive dont le jeune loup, par sa race et par sa naissance, faisait indubitablement partie.