Titre original : Dragon Teeth
Auteur : Michael Crichton
Traducteur : Pierre Brévignon
Editeur : L'Archipel
Genre littéraire : aventure/thriller
Date de sortie : 2021
Nombre de pages : 300
Prix : 21 €
1875. Dandy désœuvré, le jeune William Johnson, après s'être livré à un pari qu'il a perdu, doit partir pour le Far West. Quittant son univers privilégié, l'étudiant de Yale rejoint une expédition à la recherche de fossiles préhistoriques dans les territoires reculés et hostiles du Wyoming.
Mais la plus sanglante des guerres indiennes vient d'éclater. Et avec elle un autre conflit, plus intime, opposant deux célèbres paléontologues.
Pactes, trahisons et meurtres rythmeront l'épopée de Johnson, peuplée de figures mythiques de l'Ouest : chasseurs de bisons et chasseurs de primes, généraux en déroute et Sioux sanguinaires, as de la gâchette et danseuses de saloon.
Tandis que sont mises au jour les traces de l'existence des titans de la Préhistoire, l'homme poursuit, lui, sa folle ruée vers l'or, la gloire… et d'inestimables vestiges de dinosaures.
4/5
TOP
Jurassic Park ou ma saga de films préféré de tous les temps. C'est même mon film préféré, je peux le regarder encore et encore avec le même plaisir et même si je le connais par cœur de chez par cœur. J'ai évidemment lu les romans de Michael Crichton, Jurassic Park et Le Monde Perdu (très différents pour le coup), que j'ai beaucoup aimé. J'étais donc curieuse de découvrir Dent de Dinosaure, qui est le roman qui lui a inspiré l'écriture de Jurassic Park et c'est fou ! A la base, ce n'est pas trop le genre de romans que je lis mais là, j'étais obligée de faire une exception, surtout que le résumé me vendait du rêve.
William Johnson est un étudiant de Yale et fils de bonne famille. Ce dernier, suite à un pari fou avec un rival, décide de partir vers l'Ouest avec le Professeur Marsh, paléontologue de renom et ses élèves, en tant que photographe amateur, tout cela dans le but de faire de nouvelles découvertes pour la science et la postérité. Malheureusement, le Professeur Marsh, soupçonnant William d'être un espion à la solde de son pire ennemi, le Professeur Cope, lui aussi paléontologue, l'abandonne en cours de route. Ce dernier se voit offrir l'opportunité d'accompagner l'équipe de Cope pour une expédition de recherches du côté des Badlands. C'est alors une aventure bien périlleuse qui s'annonce ! Aventure qui métamorphosera profondément notre héros William. Littéralement.
Le contexte est des plus intéressants. Il y a énormément de faits, historiques entre autres, réels. On sent vraiment que l'auteur s'est documenté pour écrire son roman. J'ai donc appris pas mal de choses, sur l'époque, sur la paléontologie, sur les Indiens... De plus, il y a énormément de personnages célèbres rencontrés et cités. Les paléontologues Cope et Marsh ont vraiment existé, leur rivalité aussi. On parle du Général Custer et de sa défaite face aux Indiens lors de la Bataille de Little Big Horn, de Sitting Bull, de Red Cloud, du Président Grant, de Calamity Jane et de bien d'autres... Nous sommes, en effet, dans une Amérique en plein changement, bouleversement, où les guerres entre Indiens et Blancs font rages, où les Bisons sont en déclin, où les dangers de toutes formes sont nombreux.
Quand j'étais enfant, je rêvais de devenir paléontologue, passionnée et fascinée par les dinosaure, c'est un domaine que j'affectionne tout particulièrement et j'attendais donc d'en savoir plus sur les premières découvertes de l'époque, les débuts de la paléontologie. Et je n'ai pas été déçue ! Les informations étaient là !
Il y a des courses poursuites, des embuscades, des duels à l'arme à feu, des bandits, des as de la gâchette, des attaques indiennes, des paléontologues connus... On navigue entre menaces, mensonges et vérités, paranoïa ainsi qu'entre l'argent, la gloire et la reconnaissance. La tension est palpable, du début à la fin.
L'écriture est accessible, c'est simple et efficace, très fluide et ça se lit tout seul, surtout que le roman est vraiment très court, à peine 300 pages !
Franchement pas mal comme lecture ! Si je n'étais pas convaincue par la première partie du roman, les deux suivantes m'ont beaucoup plu, surtout la dernière qui était la plus captivante. Je ne regrette pas du tout d'avoir lu ce roman qui a su tenir ses promesses !
Je tiens à remercier Mylène et les éditions de L'Archipel pour l'envoi et la découverte de ce roman de Michael Crichton.
Aux premiers temps de leurs fouilles, Little Wind s'était montré nerveux avant de s'opposer à leurs exhumations. Il prétendait qu'ils allaient tous se faire tuer.
_ Qui va nous tuer ? demanda Sternberg.
_ Le Grand Esprit. Avec la foudre.
_ Pourquoi ?
_ Ici, c'est une terre pour les morts.
Little Wind expliqua que ces os appartenaient des serpents géants qui habitaient la Terre dans les temps anciens, mais que le Grand Esprit avait chassés et tués avec des boules de foudre afin que l'homme puisse venir vivre dans les plaines.
Le Grand Esprit ne voulait pas que leurs os soient déplacés. Il ne verrait pas d'un bon œil cette expédition.
Sternberg, qui n'aimait pas Little Wind, rapporta ses propos à Cope.
_ Il est possible qu'il ait raison, observa le professeur.
_ C'est juste une superstition de sauvage...
_ Une superstition ? A quelle partie vous pensez ?
_ A l'ensemble. L'idée en elle-même.
_ Les Indiens pensent que ces fossiles sont des os de serpents, c'est-à-dire de reptiles. C'est aussi notre cas. Ils pensent qu'il s'agissait de créatures gigantesques. Nous aussi. Et qu'elles vivaient dans des temps reculés. C'est aussi ce que nous pensons. Et ils attribuent leur mort au Grand Esprit, quand nous ignorons la raison de leur disparition. Mais, puisque nous n'avons aucune explication à proposer nous-même, comment pouvons-nous qualifier celle des Indiens de superstition ?
Sternberg s'éloigna en secouant la tête.
Quiconque imagine les Indiens comme des peuples nomades vivant librement au grand air recevrait un choc terrible en visitant ces habitations. Le village des Indiens des Plaines est à l'image d'une vie de guerrier, réglementée à l'extrême. Les tipis sont tous conçus de la même façon, avec des peaux de wapitis, disposés de façon régulière, et aménagés selon des règles, bien précises : le placement des coussins, des tapis, des coffres à peaux ; il y a aussi des règles pour les motifs ornementaux des tuniques, des vêtements et des tipis ; des règles pour la façon de faire un feu et de cuisiner ; de comportement que l'Indien doit suivre à tout moment et à toue période de sa vie ; des règles pour la guerre, des règles pour la paix, des règles pour chasser et des règles pour se préparer à la chasse. Toutes ces règles sont respectées avec une rigueur implacable et une détermination farouche, qui confirment à l'observateur qu'il se trouve en présence d'une race guerrière.
La soirée s'étirait vers une conclusion apparemment peu spectaculaire _ pas de braillements, pas de coups de feu _, et les deux hommes avaient trop bu. Il y eut une poignée de main, mais je fus frappé par sa dureté inhabituelle : chacun serrait la main de l'autre fortement, refusant de la lâcher, et les deux hommes se regardaient avec un regard de haine, le visage éclairé par les flammes vacillantes du feu de camp. En cet instant, impossible de dire lequel était l'agresseur, mais je vis clairement chacun jurer en silence sa haine implacable pour l'autre. Puis, presque violemment, les mains se desserrent, et Marsh et ses hommes repartirent dans la nuit.
Dès qu'ils eurent disparu derrière la première ligne de crête, Cope s'anima, comme galvanisé.
_ Sortez vos armes, mes amis ! Et cette nuit, dormez avec vos fusils !
_ Comment ça ? Qu'est-ce que vous voulez dire ?
_ Croyez-moi, nous aurons des visiteurs cette nuit.
Cope serra les poings, comme un pugiliste.
_ Ce misérable vertébré va revenir, rampant sur son ventre comme un serpent pour examiner de plus près mon crâne de porc.
_ Vous ne suggérez pas qu'on leur tire dessus ? demanda Isaac, horrifié.
_ Si. Ce sont nos ennemis, ils essaient d'empêcher notre expédition, ils ont envoyé l'armé à nos trousses, empoisonné notre eau, ils nous ont insultés et maintenant, ils veulent s'emparer des fossiles que nous avons découverts. Alors oui, j'ai bien l'intention qu'on leur tire dessus.
Cette décision leur semblait excessive, mais Cope était furieux. Impossible de lui faire entendre raison.